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Marie-Morgane

12 mai 2008

stage en angleterre (suite)

L’Angleterre est un étrange pays où on dirait que toutes les règles établies depuis la nuit des temps et dans le monde entier on était changé… juste pour rigoler. « Tout le monde roule à droite ah ba voila roulons a gauche ! 1000 mètres font un kilomètre ?? et bien nous comptons en miles ça sera plus rigolo en plus 1,65 km pour un mile c’est pas un compte rond c’est tellement mieux comme ça !! » Enfin bref il n’y a rien de réglementaire chez les British même des choses plus embêtantes comme les vêtements proprement mis sur un étendoir et étant placé pendant 2 jours dans une pièce a 37 ° … qui ne sèche pas ! Je me demande même si quelqu’un ne viens pas la nuit (un petit lutin anglais par exemple au point ou j’en suis plus rien ne m’étonnerai) avec un petit seau pour mouiller mon linge… Je devrais peut être monter la garde. (Ne me demandez pas la contenance du seau car ici on ne pèse biensûr pas en kilogramme… cela serait trop ordinaire). D’ailleurs maintenant je ne regarde plus les choses de la même manière et me méfit de tout ; c’est limite si quand je me fais cuire des pâtes je me demande pas si l’eau bout à 100° dans ce pays… Quelqu’un aurait-il un thermomètre ?

Les trains par exemple ! J’ai pris il y a une semaine le premier train de ma vie où il n’y avait pas de voie adjacente à celle sur laquelle j’étais pour aller dans l’autre sens. Non nada. Southminster on y va, on n’en reviens pas. Et le train vide évidemment j’ai même pas vu de chauffeur ; à ce moment là je n’étais quand même posé quelques questions, et ce n’étais que le début : 1heure plus tard Madame Sally Green me demanda :

- Do you want a cup of tea?

- Oh yes thanks (ça tombe bien j’adore le thé).

Sauf que là ce qu’elle ne tend, je croyais que c’était un café. Noir.

Bon admettons. On ne l’appelle pas « earl grey » pour rien tout de même leur thé.

Et là, même pas le temps de me retourner pour répondre (avec difficulté biensur) à une question posé par Steven, que ce qui déjà à la base ressemblait difficilement à une tasse de thé fut submergé d’un quart de litre de lait. Mon regard se tourne vers celle qui est en train de détruire une des seules choses qui me rattache à ce pays ;  le thé. Elle me lance un grand sourire tout en continuant biensûr à faire basculer sa carafe dans ma tasse. Burps.

Après un moment d’hésitation je décide de me pencher au dessus de ma tasse, et là ô désespoir j’y vois mon reflet. Pas bon signe. Le mélange est opaque et doit être tout juste tiède. Je balaye, désespéré, la table de mes yeux … mais non comme je le craignais pas le moindre sucrier en vue … Le liquide ressemble de près à la flaque de boue aperçue devant ma caravane ; mélange d’une terre grasse et de semaines de pluies… Ca va être dur à boire.

Ce le fut.

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12 mai 2008

Journal de mon arrivée en angleterre pour un stage de deux dans une ferme Bio (juillet 2007)

Bonne nouvelle de la journée : je dois avoir une tête de Rosebeef. Aeroport de Biarritz, embarcation pour London Stansted Airport, l’hôtesse me lance un « morning » accompagné d’un large sourire loin d’être à la hauteur de celui qui se joint au « bonjour » que je lui réponds. On est en France tout de même !! Ce qui est bien qu’en on est seul a voyager c’est qu’on a tout le temps d’observer les gens dans les salles d’attentes et c’est assez plaisant : la bourgeoise et son fils : short beige mi-cuisse, tricot en mailles fines marrons et brushing parfait. Juste a côté trois pinbêches de 40 ans papotant a voix hautes sans gènes : rires au éclats, remarques douteuses, gentil décolleté et lunettes Gucci sur le haut du crâne … Et là, ultra stressé et faisant vibrer à lui seul tout le banc avec les mouvements de jambes nerveux, un garçon sans sac, grassouillet et avec aux pieds … des boots de snow. Pourquoi pas.

Je me torture l’esprit à trouver sur le bout de ticket qui me reste un numéro, une lettre ou n’importe quoi qui pourrait me préciser mon siège … rien. Je m’installe donc sur le premier siège vide côté fenêtre que je rencontre.

Soudain l’arrivée à côté de moi d’une anglaise, la trentaine, blonde platine, sweat Billabong vert fluo, le teint brûlé par le soleil, le sourire scotché :

- « Hi !! »

- « Bonjour ».

Elle sort de son grand sac Diddle rose bonbon, une pile de magazine du style « voici », « gala » ou encore « paris match » dont les couvertures semblent annoncer une nouvelle des plus croustillante quant au Prince William. En effet, j’apprendrai plus tard qu’il a largué sa copine, alors que des fiançailles semblaient imminentes. Pas très gentleman tout ça.

Bref walkman sur les oreilles l’avion décolle. Première pensée  « ah bah là c’est bon tu peux plus faire demi-tour ma cocotte, a toi la Green family pendant un mois ».

Bizarrement aucun stress, rien. Impossible de réaliser que je pars en Angleterre. Impossible. C’est aussi irréel que lorsque que mes parents ont claqué la portière du Terrano et ont quitté le devant de la résidence La Croix Petit Verte me laissant toute seule pour un an à 900 km de chez moi. Irréel. Celle qui je l’apprendrai plus tard s’appelle Eleonor se tape des gros fous rires devant les potins de la presse people british. Alors que devant la bourge explique à son fiston qu’en Angleterre on ne compte pas en kilomètres mais en miles et que l’on se pèse en livre… Sessions cultures en tous genres sur le Flight 375FR…

Tiens la Manche … glups ça y est je suis foutue des milliards de mètres cubes de flotte de séparent maintenant de mon chez moi.

Ma voisine se met alors à bouloter des Mars, Spingle et autres saloperies… Peut être a-t-elle griller mon petit regard de côté sur son Snickers mais le fait est qu’elle me le tend gentiment avec un énorme sourire laissant apparaître une dentition digne des pubs Colgate. « Non merci c’est gentil ». En effet gentille elle l’était et aussi plutôt bavarde : dans une semi anglais-français elle me noie de questions. Il me faut bien un quart d’heure pour retrouver à qui est ce qu’elle me fait penser : Mme Vuidart professeur complètement hystérique et perchée de Terminale. La même. J’apprends donc qu’elle vit à Biarritz depuis maintenant 11 mois après avoir, un jour chez elle à Londres, vu un reportage sur Biarritz (qu’elle me mime en faisant des mouvements de goinfreries devant son poste de TV). Une envie de changer de vie, elle plaqua tout, vendit sa maison et partît direction Biarritz. Là elle rencontre son « pétite copain » Jean Jacques âgé de pas mal d’année de plus qu’elle au bout de deux semaines. Tiens donc ça existe des parcours pareils ! Bref 40 minutes plus tard Melle « bout-en-train » est ma « nouvelle meilleure amie » et elle me propose de m’aider une fois à London Stansted Airport pour rejoindre par train London Liverpool Street Station. On arrive donc dans les dernières au tapis a bagages car Miss Eleonor s’est sentit obliger d’aller remercier et papoter une par une toutes les hôtesses de l’air présente à la descente de l’avion. Une fois dans le Hall elle apercoit au loin ses parents : cris de joie, bras en l’air : Madame est du genre émotive. J’ai donc droit à la présentation aux parents qui on ne peut faire plus british. Elle m’accompagne jusqu’au bureau de retrait des tickets de train et me quitte dans de grands au revoir, accompagné des gestes qui vont avec. La totale.

Là le trajet en train se passe sans encombre : London Stansted-Liverpool , Liverpool-Wickford, Wickford-Southminster. Serais-je devenue une pro du train ?? Maybe.

Arrivée chez les Greens sans soucis mais là je me rends compte que je suis vraiment une merde en anglais et qu’il met très dur de suivre et participer à une discussion. En plus, je suis littéralement crevée.

15 :50 Steven me présente mon chez moi d’un mois : une grand mobile 6 pièce ultra confort : une chambre principale avec lit deux place, commode, glace, rangements… un WC (chargé de 7 rouleaux de PQ… prévoyant), une seconde chambre avec deux lits d’appoint qui me serviront d’étaloir a vêtements, une micro salle de bain avec douche, une couloir où une cuisine équipée fait face à une mini salle a manger et au bout un grand salon avec canapé, table basse…

La classe ! Par la même occasion je croise un des jeunes qui va travailler avec moi ; un anglais volontaire dont je ne me souviens pas du nom. Vraiment fatiguée.

Là gros fous rire devant mon frigo et mon placard qu’il avait gentiment rempli de nourriture pour le week end : Heinz beans, bacon, lait, cheddar, corn flakes, œuf et quinze mille sachets de earl grey. Pas de doute ; bienvenue chez les Rosebeef.

12 mai 2008

Prose suite à un sejour à Amsterdam (Avril 2004) et à la découverte des "vitrines à prostituées"

Elle est lasse. Il devrait déjà être là.

Cela fait plus d’un heure qu’elle guète son arrivée par la petite fenêtre de sa chambre, mais rien… toujours personne.

Dehors, la rue est déserte. Seuls les lampadaires dessinent des puits de lumière sur les pavés.

Pourquoi se fait-il attendre ainsi ?

Elle trépigne, râle et commence même à regretter de s’être tant appliquée à la préparation de la chambre, où rien ne manque, où tout est parfait.

Des bougies ont été disposées au quatre coins de la pièce, deux dans les tons rosés sur la commode, deux autres, aux couleurs plus vives, sur la table de chevet. Les draps même ont été changé et enrobent le lit de chaque côté. Quant à la musique, elle est douce, presque inaudible, et vient se mêler à la faible luminosité de la pièce, créant ainsi une ambiance on ne peut plus sensuelle. C’est ce qu’elle voulait, c’est sur… il va adorer.

Doucement il se met à pleuvoir, d’une petite pluie fine qui ride la sombre surface des canaux.

Mais que fait-il bon sang ?

S’essayant au coin du lit, elle se sent étrange. Si sa mère savait … si elle la voyait, si légèrement vêtu, attendant un homme dans sa chambre. Mais très vite toute ces pensés s’évanouissent : on toque à la porte.

Une large sourire se dessine sur son visage… le voilà enfin.

Son 1er client de la nuit.

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